B) Réserves liées aux surchauffes.
Tous les appareils de chauffage utilisant des combustibles solides comme le bois peuvent se révéler dangereux à l’usage car la maîtrise de leur fonctionnement dépend de l’utilisateur seul. Il n’existe pas d’arrêt automatique de la combustion en cas d’emballement du feu. Tous les disfonctionnements sont permis, contrairement aux appareils utilisant l’électricité, le gaz ou le fuel, qui s’arrêtent en cas de surchauffe, grâce des sondes de sécurité ou simplement faute de courant électrique.
Rappel
Un foyer ou insert est construit à partir de tôles d’acier ou de la fonte qui sont coulées en fonderie à partir de minerai de fer et de coke. La combustion est obtenue en injectant de l’air chaud sous pression dans le four. On réalise alors des élévations de température qui permettent de fondre le métal, cette pratique est appelée "l’effet de forge".

Dans un foyer ou insert, constitué d’un assemblage de plaques de fonte boulonnées, rendu étanche par des joints ou de la "pâte à feu", vous allez faire du feu pour récupérer de la chaleur. Tout ceci est normal si vous contrôlez la combustion pour ne pas dépasser certaines hautes températures, capables de fondre, donc de dégrader le métal de l’appareil. Le contrôle de la combustion est obtenu par divers réglages: entrée d’air primaire (accélérateur de combustion) et clé de tirage (frein mécanique) pour régulariser la dépression du conduit et éviter l’emballement du feu, ce que ne peut pas toujours faire un modérateur de tirage (appelés aussi clapets régulateurs).
La surchauffe est l’emballement de la combustion par effet de forge, elle survient par forte charge en bois (exemple ci-contre, 14 kg). Ce disfonctionnement provient toujours de l’utilisateur qui laisse :
  • l’entrée d’air primaire ouverte au maximum ainsi que la clé de tirage,
  • la porte du cendrier ouverte, parce le feu ne démarre pas assez vite et pour diverses raisons, on s’absente en oubliant de refermer cette porte.
  • Cette surchauffe se traduira par la puissance du feu qui sera triplée, voir plus, (peut dépasser les 40 KW), pendant une durée limitée.
    Ci-contre, des tests de sécurité effectués en laboratoire par la société BODART & GONAY dont nous reproduisons les résultats.
    Il s’agit d’un exemple parfait de « SURCHAUFFE » et des conséquences désastreuses pour le foyer, l’environnement et le conduit.

    Cliquez pour agrandir.
    Ces pratiques anormales laissent des traces indéniables.
  • la fonte prend une couleur rougeâtre,
  • la peinture haute température 600° disparaît,
  • la protection en zinc des carénages fond, laissant la tôle à nu,
  • le tubage se recuit et devient bleuâtre. Les raccords rigides et le tubage en qualité d’inox 304 se déforment et peuvent se déboîter,
  • Les isolants qui protègent la décoration, comme la hotte, n’ont qu’une durée limitée dans leurs capacités de coupe feu et très rapidement des effets de dilatations altèrent irrémédiablement votre cheminée comme les murs environnants,
  • Sans compter les risques d’incendie au niveau du conduit : liés aux aménagements à proximité de celui-ci, étagères, Placoplatre cachant des fils électriques, etc...
  • Tous les appareils : foyers, inserts, poêles, chaudières sont potentiellement exposés à ces disfonctionnements.
    D’autres indices de telles pratiques (que nous ne révéleront pas !) existent et entraînent automatiquement l’annulation des garanties « Fabricant de l’appareil ».
    Extrait des règles du D.T.U35-376. Températures normales de fonctionnement, recommandées par les D.T.U. :
  • Les températures des fumées ne doivent pas être supérieures à 400° pour une utilisation normale et 550° pour un temps limité à 15 minutes.
  • En conséquence, la durée de vie d’un appareil de chauffage au bois sera supérieure à dix ans, voir quinze, s’il est utilisé normalement, combustion maitrisée et appareil entretenu. Les surchauffes régulières réduisent considérablement sa durée de vie, voir inférieure à trois ans suivant le type d’installation.
    Ce que nous avançons ci-dessus est clairement repris dans les conditions de garanties de tous les fabricants, mais dans une formulation plus optimiste du risque !
    Finalement votre chauffage au bois est comme votre voiture: conduite maîtrisée, sécurité assurée, sinon...
    Rappel :
    Quand vous concevez une cheminée, n’oubliez jamais que le foyer ou l’insert restent des appareils soumis à l’usure du feu comme du temps et qu’il faudra les changer un jour, donc les démonter. Si toute votre cheminée est construite autour, en pierre ou en briques, il ne vous restera qu’à tout démonter.
    Première partie des 'Avantages et contraintes du chauffage au bois', cliquez: A) Réserves liées aux combustible